Anecdotes sur la Croatie

La Croatie n’est pas qu’un beau pays qui accueille à bras ouverts les vacanciers français l’été. La Croatie a de multiples petites histoires et autres anecdotes à raconter à côté de la grande histoire que l’on trouve dans les livres scolaires.

Les croates et le café

Difficile de se balader en Croatie sans rencontrer un café. Et pour cause, avec plus de 5kg de café consommé chaque année par habitant, les croates affectionnent particulièrement ce breuvage noir et odorant. Au total, c’est plus de 22500 tonnes de café qui sont bues chaque année et plus de 2,25 millions d’heures passées à les déguster.

Que ce soit entre amis, lors de réunion de travail ou en fin de repas, difficile d’échapper au rituel du café en Croatie.

Zadar et le Maraschino

Parmi les spiritueux de fabrication locale, figure le marasquin ou maraschino, liqueur claire titrant à 25°, à base de cerises acides appelées marascas.

Dans son roman Un début dans la vie (1842), Honoré de Balzac cite Zadar comme « cette ville où l’on fabrique le maraschino », liqueur qui devint célèbre dans toute l’Europe au XIXe siècle.

La plus grosse truffe du monde est croate

Le poids et les dimensions exceptionnelles (19,5 cm de long, 12,4 cm de large et 13,5 cm de haut) de cette truffe blanche (Eutuberaceae tuber) ont d’ailleurs valu à son découvreur, Giancarlo Zigante, de figurer désormais dans le fameux Livre Guiness des records.

Avec cette distinction, l’Istrie consolide encore la réputation de ses fameuses truffes…

Une voûte novatrice pour la cathédrale de Sibenik

Pendant longtemps, la cathédrale de style Gothique renaissance Saint Jacques de Sibenik a hébergé une prouesse architecturale : une voûte de pierre réalisée sans charpente ni mortier.

Reconnue en l’an 2000 par l’UNESCO patrimoine mondial de l’humanité, cette réalisation a été pensée pour tenir sans aucun joint. Des dalles de pierres, finement taillées et s’intégrant dans des arcs doubleaux via un mécanisme de rainurettes et de petites languettes, permettent à elles seules de maintenir l’ensemble. C’est Jurac Dalmatinac, architecte croate majeur du 15ème siècle qui est à l’origine de cette construction.

Le ballon dirigeable vient de Croatie

Le comte Von Zeppelin est célèbre pour ses dirigeables. Ce que l’on sait moins c’est que le constructeur allemand de machines volantes a racheté les plans (et le concept génial) à la veuve d’un certain David Schwartz.

Cet inventeur de la ville de Zagreb a en effet été précurseur pour les engins volants à armatures et ce sont ses constructions qui volèrent pour la première fois à Berlin et Saint-Petersbourg juste avant le début du 20ème siècle. C’est en effet le 3 novembre 1897 que l’inventeur réussit l’exploit de faire voler le tout premier ballon avec armature métallique au dessus de Berlin. L’atterrissage fût cependant beaucoup moins glorieux. Peu importe, l’histoire des ballons dirigeables entrait dans une nouvelle ère.

La cathédrale de Dubrovnik et Richard Coeur de Lion

Le roi Richard 1er d’Angleterre (que l’on appelle Richard Coeur de Lion) a peu séjourné dans son pays et n’en connaissait même pas la langue.

Lors de la troisième croisade dans laquelle le roi s’était fortement engagé, il aurait péniblement regagné ses contrées à cause d’un incident tragique en mer dans l’Adriatique en l’an 1192. Une tempête non loin de l’île de Lokrum l’aurait contraint à une halte forcée sur les terres croates.

Réfugié quelques temps à Dubrovnik, Richard Coeur de Lion fît profiter de ses deniers les habitants afin qu’ils rebâtissent une église romane en ruine : l’édifice religieux qui en résulte est l’actuelle cathédrale de l’Assomption de Marie.

La déclaration des non-alignés à été signée en Croatie

Le 19 juillet 1956 Sukarno, Tito, Nasser et Nehru se sont rencontrés pour s’opposer à la guerre froide. Ne souhaitant se lier à aucun des 2 camps (l’Amérique d’une part et l’URSS d’autre part), les trois protagonistes décidèrent de faire bande à part et d’inviter les autres nations qui ne se sentaient pas concernés par le conflit à les rejoindre. Cette prise de position politique qui avait pour but de refuser la bipolarisation du monde et de se soumettre à l’obligation de « choisir son camp »est immortalisée par un document signé par eux trois et intitulé déclaration des non-alignés.

Ce document a été cosigné sur l’île principale de l’archipel des Brijuni à Veliki Brijun.

Aujourd’hui, le mouvement des non-alignés est une organisation internationale de plus de 120 états.

Les plus vieux bijoux du monde sont croates

Ils datent de 130000 ans et datent de l’époque de l’homme de Néandertal. Qui sont-ils ? Ce sont les bijoux de Krapina, une poignée de serres d’aigles découverts en 1899.

C’est le paléontologiste croate Kramberger qui les a extraites de leur cercueil de terre sur le lieu de fouille de Krapina au milieu des restes de plus de 80 individus.

Récemment étudiées de façon plus approfondie, les 8 griffes d’aigles qui interpellaient les scientifiques ont bien été travaillées par la main de l’homme. Les chercheurs ont ainsi identifié des traces de polissage, d’abrasion et de coupe. Appartenant à des colliers ou des bracelets, les vestiges bousculent ce que l’on savait de l’art à la préhistoire : datés de 130000 ans avant notre ère, ces pièces de bijoux sont désormais les plus anciens au monde.

Ces bijoux renforcent aussi l’idée que les Néandertaliens étaient dotés de capacités évoluées et notamment de capacité d’abstraction. De quoi voir d’un autre œil ceux que beaucoup considèrent encore comme des sous-hommes pas très futés.

L'île en forme de coeur

C’est un des cailloux îlots les plus célèbres au monde. Situé dans le canal de Pasman entre l’île du même nom et le continent situé à seulement 200m, Galešnjak est une des 3 îles sur notre planète à avoir la forme d’un cœur. Et c’est la seule dont les pourtours ne sont pas modifiés avec les marées.

D’une superficie de 0,132km2 et avec 2 collines culminant à 36m au dessus du nouveau de la mer, l’îlot a désormais le surnom de « Lovers island » ou « Île de l’Amour ».

Redécouvert par le grand public avec Google Earth dans les années 2000, Galešnjak est connu depuis le 12ème siècle et sa forme a été couchée sur le papier par le cartographe de Napoléon 1er en 1806.

L’île est privée et recouverte de végétation basse. Aucun intérêt quelconque mis à part sa forme si particulière.

Des chèvres emblématiques

La chèvre d’Istrie est une espèce de chèvres menacée d’extinction. Un comble alors qu’elle figure sur le drapeau du pays !

Car la chèvre en Croatie c’est dans l’imaginaire historique la « vache du pauvre ». Animal robuste et peu exigeant, la chèvre était apprécié des paysans les moins argentés et dans les secteurs ruraux la plupart des familles en possédait.

Interdites à plusieurs reprises dans l’histoire du pays jusqu’à l’époque de Tito, la chèvre a plus récemment subi la concurrence du tourisme.

C’est pourquoi, depuis 2010, un programme de réhabilitation de cette espèce de chèvre est en cours pour les faire passer de quelques dizaines à environ 1000 à l’horizon 2030. Ainsi, la chèvre d’Istrie est aujourd’hui remise à l’honneur. Faisant partie intégrante de la culture locale, les produits issus de son élevage sont désormais valorisés par l’industrie touristique.

Un pays coupé en deux

En longeant la côte dalmate du nord au sud, il y a un petit bout de terre de moins de 8km qui n’appartient pas à la Croatie. Situé tout au sud du pays, juste avant d’arrive à Dubrovnik, la ville de Neum fait partie de la Bosnie-Herzégovine. C’est leur seul accès à la mer.

Ainsi, pour aller à Dubrovnik par la route, il faut traverser 2 frontières en moins de 10km. Pour pallier à ce problème, un pont entre le continent et la presqu’île de Ston est sorti de terre en 2021. Ce pont est un sujet de tension entre les 2 pays.

Les plus vieux fromages sont croates

En Croatie, du côté de Danilo Bitinj et Pokrovnik, non loin de Sibenik, des traces de fabrication de fromage datant de 7200 ans ont été identifiées par des archéologues. Sur les pourtours de la Méditerranée, la Croatie devient donc le plus ancien producteur de fromage avec plus de 2000 ans d’avance sur les autres sites connus.

Les archéologues ont trouvé des restes de lait fermenté dans un vase en terre cuite. La maîtrise du stockage des aliments avec la transformation du lait et la poterie ont contribué au développement des populations locales à l’époque néolithique.

Les dalmates sont des géants

Une étude menée en 2001 par un spécialiste français est venue confirmer ce que les habitants de Dalmatie (Sud de la Croatie) savent depuis bien longtemps : les Dalmates sont, devant les Hollandais, les plus grands des Européens, avec 1,85 m de taille moyenne! Dans l’arrière-pays de Split, on compte jusqu’à un jeune Dalmate sur quarante de 2 mètres ou plus… Par comparaison, cette proportion est de 1 pour 330 chez leurs homologues allemands et nordiques (1,80 m de taille moyenne), et de 1 pour 10 000 chez les Français (1,76 m en moyenne).

Mais tous les Dalmates ne sont pas pour autant logés à la même enseigne. Ainsi, la taille moyenne est-elle de 182 cm à Dubrovnik, 183 cm à Zadar, 185 cm à Split et 185,5 cm à Sibenik, Imotski et Sinj. Mais la palme revient dans l’arrière-pays dinarique à Drnis où l’on atteint les vertigineux 188 cm pour les hommes et 174 cm pour les femmes !

C’est également sa taille extraordinaire – 2 m 37 quand même – qui valu au plus grand Croate de tous les temps, Grgo Kusic (1892-1918), originaire de Grabovac près d’Omis, de faire partie de la garde impériale personnelle de l’empereur François-Joseph, à Vienne. Plus grand soldat de l’armée austro-hongroise, il fut aussi l’un des plus grands humains de l’histoire.

Hemingway aimait la Croatie... et surtout une croate

L’incontournable auteur de la génération perdue a marqué la littérature des années 1920 – 1950. Mais qui sait qu’Ernest Hemingway avait pour muse une jeune croate qu’il rencontra en  1948 lors d’une escapade dans la ville des amoureux qu’est Venise ?

Adriana Ivancich (parfois noté Ivancic) a fait chaviré le cœur de l’écrivain. De cet amour platonique avec la belle aristocrate de 19 ans, l’auteur en tira le personnage de Contessa Renata, dans le livre paru en 1950 Au-delà du fleuve et sous les arbres. Assez curieusement, l’auteur explique dans la préface de son livre que tout rapport avec des événements ou personnages réels serait purement fictifs… L’histoire, en effet, raconte l’aventure amoureuse d’un militaire qui ressemble beaucoup au Major général Langham avec une jeune noble vénitienne qui n’a même pas 20 ans. Et la couverture initiale n’est rien d’autre qu’une photo de la jeune Adriana.

La cravate est croate

La cravate que ces messieurs portent vient de Croatie. Entre 1600 et 1650, le régiment des hussards croates de Louis XIII porte une fine bande d’étoffe blanche nouée autour du cou. Ces cavaliers arboraient donc ce signe distinctif dont la confection était particulièrement soignée. Un peu plus tard, Louis XIV renomme le régiment « Royal-Cravate » en 1666.

Versailles et tout son aréopage de courtisans firent rapidement de la cravate un accessoire fétiche (tellement inutile mais tellement indispensable pour briller en société). Par la suite, l’accessoire se démocratisera au fil des années pour conquérir d’abord les riches parisiens puis l’Europe toute entière.

Le mot cravate vient pour sa part d’un détournement du mot originale Hrvat qui se prononce cravate et signifie tout simplement croate.

Le parachute est d'origine croate

Le port de Sibenik a mît au monde Faust Vrancic (ou Fausto Veranzio) en 1551. Devenu grand il devint évêque de Venise (Sibenik qui se nommaît alors Sebenico n’était pas encore croate) tout en étant un érudit très complet.

Parmi ses études, Fast Vrancic a travaillé sur les voilures et sur la résistance à l’air. En 1595 il publie a compte d’auteur un recueil de 49 planches : le Machinae Novae. Dans les pages de ce manuscrit rarissime aujourd’hui se trouvent représentées une bonne cinquantaine d’inventions. Et notamment une machine nommée homo volans qui est la première représentation au monde d’un parachutiste en plein vol.

Inspiré par Léonard de Vinci, Faust Vrancic est allé beaucoup plus loin sur le sujet et c’est plus de 150 ans plus tard que les premiers essais en vol seront réalisés par des français.

Innovations maritimes croates

Le village de Motovun a abrité un inventeur qui n’est pas passé la postérité. Il s’agit de l’ingénieur naval et garde forestier Joseph Ressel qui a inventé, 9 années avant que le brevet ne soit déposé en Angleterre, l’hélice de bateaux. Construite en bois en 1826 d’après le principe de la vis d’Archimède et de sa spirale, l’invention équipe désormais tous les bateaux à moteur du monde. Les premiers tests étaient très encourageants et les performances fort honorables. Actionnée par une manivelle puis par un moteur (le navire voguait à la vitesse de 6 nœuds pour un moteur de 6ch), les essais furent abrégés à cause d’un moteur au fonctionnement trop peu fiable.

Toujours en Croatie, mais sur la côte cette fois à Rijeka, c’est Giovanni Biagio Luppis qui conçu l’arme marine moderne la plus redoutée : la torpille. Fils d’un riche armateur et officier de la marine autrichienne il monta avec le maire de la ville de Rijeka le projet d’une nouvelle arme défensive. En 1866, le premier prototype et les premiers essais commencent au large des chantiers navals de Croatie. Rapidement le produit devint commercialisable et dès 1868 les premiers navires de guerre furent équipés. L’usine de production de torpilles fermées en 1966 se visite aujourd’hui : une exposition retrace l’histoire de la torpille.

La Croatie devant l'ONU

August Augustincic est un sculpteur phare de Croatie. Né en 1900 et décédé en 1979, il est considéré comme un artiste sculpteur incontournable du 20ème siècle. S’étant fait remarqué à ses débuts par ses sculptures équestres, il utilisa à maintes reprises le cheval dans ses œuvres.

Sa sculpture « Le monument de la paix » représentant une femme chevauchant un cheval est installée en face de l’Organisation des Nations Unis depuis 1954 à New York. Le socle est réalisé en marbre blanc de l’île de Brac, la statue est en bronze. On retrouve aussi cette sculpture sur les billets de banque yougoslaves.

Zola a des origines croates

L’écrivain Émile Zola est un enfant de Croatie. Du côté de son père, la famille Zola a vécu en Dalmatie à Zadar (alors sous domination de la ville de Venise). Famille d’officiers, les Zola (qui vient du croate Zolic), servirent dans l’armée sur plusieurs générations.

  • Antonio Zola, l’arrière grand père faisait parti des soldats italiens, les Fanti, dont il était capitaine.
  • Carlo Zola, le grand père était lieutenant et capitaine dans le corps des Ingénieurs (génie)
  • Fransceco Zola, le père de l’écrivain vit le jour à Venise.
Marco Polo le croate

Marco Polo le célèbre navigateur a fait découvrir les mystères de l’Asie et de la Chine aux européens.

Et légende ou vérité (son Livre des Merveilles laisse quand même songeur) , il aurait aussi très bien connu la Croatie :

  • En effet, la ville de Korcula l’aurait vu naître en 1254. Sa maison d’alors se trouve tout contre la cathédrale de la cité à droite du campanile. L’histoire officielle indique qu’il est né à Venise mais entre les deux, il n’y a pas tant de kilomètres que ça…
  • En 1298, toujours à Korcula mais au large cette fois-ci, une importante bataille maritime prend place, c’est la bataille de Curzola. Elle rétablira l’équilibre entre Venise et Gênes. Après avoir coulé 65 galères ennemies, plus de 7000 vénitiens sont faits prisonniers par Gênes. Marco Polo se trouvait parmi ceux-ci. Il se trouva emprisonné dans la ville dans la même cellule que Rustichello de Pise qui écrivit dans d’autres circonstances les mémoires précédemment citées du navigateur.
La braguette croate

Il fait froid en hiver en Croatie. Proche de Lika, les hommes portaient jadis un étui en laine sous la ceinture pour se prémunir des morsures du froid. Sans sous-vêtements jusque dans les années 1950, les hommes vaquaient aux travaux des champs et des bois avec juste un pantalon large. Alors pour se réchauffer, un couvre parties de laine était porté.

L’étui était souvent compris dans la dot et les jeunes filles devaient s’enquérir, auprès de leur future belle-famille des dimensions du futur époux.

Cette pièce de tissu, qui avait disparu, resurgit récemment. Nommé nakurnjak, on en trouve notamment dans quelques villages et à proximité de certains grands sites. À défaut d’être aujourd’hui très utile, le nakurnjak permet d’entamer la discussion, de sourire et fait partie des cadeaux futiles que les vacanciers apprécient de rapporter de leur séjour en Croatie.

La baguette française

À la boulangerie, une baguette s’appelle un « français » (francuz). Donc pour acheter une baguette, vous devez demander à acheter un français.

Par contre, le béret se dit simplement beretka.

L'enseigne Zara et Zadar

Le fondateur de l’enseigne de prêt à porter Zara a longuement hésité sur le nom de sa marque.

Son idée initiale était de l’appeler « Zorba » sauf que le nom était déjà pris et que la commande pour les lettres à placer au dessus de sa boutique était déjà passée. Il a donc trouvé une alternative proche afin de faire des économies et a seulement commandé un A en plus.

Mais pourquoi Zara ? Tout simplement parce que la ville de Zadar s’écrit Zara en italien et que la visite de cette ville croate lui avait laissé de beaux souvenirs.

Ne me racontez pas de salade !

Notre salade de légumes nommée « Macédoine » composée de fruits et légumes coupés en petits cube de moins d’un centimètre tirerait son nom de la ressemblance avec le confetti ethnique présent en Macédoine.

Dans les pays des Balkans et notamment en Croatie, ce type de salade se nomme « salade française ». Elle se prépare avec de la mayonnaise, du fromage et de la charcuterie. C’est un classique des menus de fête. Étonnant retournement de situation, non ?

Pin It on Pinterest