Un bateau romain immergé à Sukošan

plongeur archéologue dans une eau peu profonde

Fouilles sous-marines en Croatie

Ce n’est pas tous les jours qu’une découverte de cette ampleur est faite. À seulement quelques mètres de la rive dans le port de Barbir un bateau de 3 mètres datant de plus de 2000 ans a été retrouvé en excellent état.Situé à quelques minutes de marche de la plage de Djeci Raj dans la ville balnéaire de Sukošan à moins de 15km de Zadar, des ruines romaines étaient connues depuis les années 1970. Une habitation romaine avait été endommagée par des restaurations successives et des équipes scientifiques avaient commencé un travail méticuleux.Mais ce n’est qu’en 2017, qu’une nouvelle équipe d’archéologues se pencha sur ce qu’il y avait autour de la villa romaine et notamment ce qu’il y avait dans la mer à proximité immédiate. Les scientifiques pressentaient que les lieux étaient propices à de belles découvertes et ont entrepris un quadrillage en règle de la zone.

À seulement 2 mètres de profondeur, les restes d’un navire romain du 1er siècle reposent sur les fonds marins. L’épave est simplement posée sur le sable et c’est son immersion qui l’a protégé à la fois des assauts du temps et de l’homme.

Le bateau qui fait 3 mètres de large était recouvert de sable et les archéologues ont pour l’instant découvert une dizaine de mètres de l’embarcation. L’épave est en très bon état de conservation et les 2 millénaires passés sous l’eau ont que très peu affecté sa structure. Tout au plus, peut on constater quelques assauts de vers marins.

Les travaux de fouille ne posent aucun problème : l’épave se trouve à seulement quelques mètres du rivage et les plongeurs peuvent rester longtemps sous l’eau rendant le chantier plus rapide. C’est l’équipe dirigée par Mladen Pešić, archéologue sous-marin de l’université de Zadar, épaulée par l’Institut archéologique allemand et l’université d’Oxford qui s’occupe des fouilles de Sukosan.

Les équipes scientifiques ont fait d’autres découvertes. Le port antique était plus petit et a été construit en plusieurs tranches au fil du temps. Du temps du 1er siècle avec Jésus-Christ, les plongeurs archéologues ont remonté des tessons de céramique, des amphores, du verre et des lampes à huile venant de toute la Méditerranée.

300 ans plus tard, avant le grand déclin de l’empire romain, le port s’est agrandi et a gagné de nombreux mètres sur la mer. De cette époque, les scientifiques ont identifié des pièces de monnaie en bronze mais aussi des restes de bateau qui ont attisé leur curiosité. C’est ainsi qu’un nouveau chantier de fouilles permis de découvrir l’épave.

Des morceaux d’épave ont été envoyés dans différents laboratoires et notamment en France pour le bois afin de déterminer si le bateau a été construit sur place avec des matériaux locaux ou s’il venait d’ailleurs.

La grande proximité de l’épave avec la terre ferme pose cependant question : entre deux chantiers de fouille, afin d’éviter les visiteurs indésirables, les équipes scientifiques ont prévu d’ensevelir le site sous un film géotextile ainsi qu’une importante couche de sable.

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