Base militaire désaffectée de Željava

Avion sur la base aérienne désaffectée de Željava

La carcasse du Douglas sur la base militaire de Željava

À la frontière entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine à moins de 10km des lacs de Plitvice se trouvait la plus grande base aérienne de Yougoslavie. Depuis 1992, les lieux sont désaffectés mais ils se visitent. À ce jour, l’ensemble militaire de Zeljava est un des sites militaires les plus onéreux réalisé en Europe.

La base a été construite en un peu moins de 10 années et devint opérationnelle au mitan des années 1960. Inspirée d’une base suédoise, elle devait être capable de résister à une attaque nucléaire et pour cela elle est entièrement enterrée. Continuellement améliorée jusqu’en 1991, sa situation géographique trop proche de la frontière causa finalement sa perte lors du conflit qui ensanglanta toute l’ex-Yougoslavie. Lors de sa destruction partielle en 1992 par l’armée serbe, plus de 50 tonnes d’explosifs ont rendu le site inutilisable et de la fumée s’est échappée des entrailles de la base pendant plus de 6 mois.

Le site a été pensé dans un contexte de guerre totale et devait être entièrement autosuffisant et autonome : pendant 1 mois, 1000 personnes et une cinquantaines d’avions de chasse devaient pouvoir vivre et travailler sur place sans aucun apport extérieur. La base aérienne se composait :

  • 5 pistes aériennes ;
  • 3 galeries souterraines de 350 à 500m de long, de 8m de haut et de 20m de large protégées par des portes d’1m d’épaisseur pesant chacune une centaine de tonnes ;
  • Un système de radar d’une portée de 400km et une tour de contrôle camouflée ;
  • 1 base militaire en extérieur.
entrée de la base militaire souterraine de Željava

Une des 4 entrées de la base souterraine

À l’intérieur, un ascenseur, des dortoirs et restaurants, un mécanisme de filtration de l’air et de régulation de la température, des bureaux, un centre complet de maintenance, un hôpital, une réserve de munitions, un dépôt de carburants alimenté par un pipeline de 20km occupaient les lieux.

Partiellement détruit, dangereux par la présence de mines et pollué, le site n’a jamais été remis en état de fonctionner. Aujourd’hui, les forces de l’ordre s’en servent pour des exercices de détection de mines. Cette base aérienne souterraine fait malgré tout le bonheur des amateurs d’urbex (explorations sauvages de bâtiments désaffectés) mais aussi de visites organisées et c’est dans ce second cadre il peut être intéressant de visiter les lieux.

https://www.youtube.com/watch?v=wdacwnLK6Mo

L’intérieur est dépouillé et sombre. Il y règne un silence et une froideur qui contraste avec la vie extérieure (dehors, la végétation a réinvesti les lieux). Seul le bruit de nos pas et le bruit de l’eau qui s’infiltre et tombe des plafonds perturbe le silence des lieux. On trouve ça et là des blocs de béton déchiquetés, du métal tordu, des restes de véhicules, des armes et des munitions rouillées. Il y avait même quelques avions de chasse MIG-21 encore présents sur le site ainsi qu’un Douglas toujours présent à l’extérieur.

C’est contre intuitif mais les extérieurs sont plus dangereux que l’intérieur et les panneaux signalant la présence de mines ne sont pas là pour rien. Il n’est pas rare non plus d’y croiser les forces de l’ordre qui ne manqueront pas de vous demander ce que vous faîtes dans les parages. Enfin, la base étant à cheval entre 2 pays, il est interdit de franchir la frontière.

Cette visite de base ne doit se faire qu’avec un guide local : n’y allez pas seul ! Il faudra avoir des vêtements chauds (c’est un peu comme une grotte à l’intérieur et il y fait en permanence une dizaine de degrés), des chaussures fermés et prendre des lampes puissantes. Évidemment, les téléphones ne captent pas à l’intérieur ! Les lieux sont sales, poussiéreux et boueux : ne prenez pas de vêtements clairs ou neufs. Pour les visites organisées, un véhicule vous emmènera sur site et des lampes seront fournies. Le guide vous invitera à le suivre auprès des avions à l’extérieur, sur les pistes et à l’intérieur du complexe. Il faut compter une cinquantaine d’euros par personne pour 2-3h de visite. Visite en anglais (ou en croate) uniquement.

À coupler avec la visite du parc national de Plitvice si vous restez sur place plus d’une journée. Idéal pour un jour de mauvais temps.

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